Les vendanges sont terminées, les moûts ont fermenté et reposent maintenant en sécurité dans la cave. C’est le bon moment pour prendre un peu de recul et raconter cette récolte.
Enfin une belle année, pleine de satisfaction et dont je peux parler avec enthousiasme !
Météo et climat : soleil, grêle et pluie en juste quantité
L’hiver 2024–2025 s’est déroulé sans grands bouleversements : températures douces, seulement quelques semaines de froid plus marqué et — encore une fois — pas de neige.
Quel dommage ! J’aime la neige : elle me donne l’impression que la nature se remet à zéro, que les spores des maladies fongiques disparaissent et que l’année suivante repart sur de bonnes bases. Espérons que la prochaine nous en apporte un peu.
Le printemps, lui, a été généreux en pluie. Je dois avouer qu’après la désastreuse année 2023, j’étais un peu parano à l’idée d’un retour du mildiou. Heureusement, à partir de juin, le soleil a repris le dessus — et avec lui la vraie chaleur estivale.
Au début de juillet, une brève mais violente tempête de grêle a touché surtout les rangs les plus bas. Plusieurs baies ont été abîmées, mais à ce stade précoce, la peau est encore très épaisse : la vigne a simplement laissé sécher les baies touchées et a poursuivi la maturation du reste de la grappe sans problème.
Le reste du mois de juillet a été calme : chaud mais sans excès, avec de belles amplitudes thermiques nocturnes. En août, la chaleur est revenue pendant deux semaines, puis les températures sont redevenues plus agréables, avec des nuits fraîches. La pluie n’a jamais manqué — sans excès — et les vignes n’ont jamais souffert de stress hydrique.
Septembre : le moment de vérité
Le mois de septembre a été globalement stable, bien qu’un peu instable sur la fin.
Nous avons récolté le Merlot pour notre IGT Monteficalle à la mi-septembre, comme toujours, car c’est la variété la plus précoce. Les prévisions annonçaient l’arrivée d’un front instable, précédé d’une semaine de soleil et de températures très élevées pour la saison.
Beaucoup ont choisi de vendanger pendant cette période de beau temps… mais nous avons décidé de tenter notre chance.
Nous voulions profiter au maximum de ces journées ensoleillées pour pousser la maturation phénolique, alors nous avons attendu.
Nous avons commencé la récolte du Sangiovese (avec le Canaiolo et le Colorino) le tout dernier jour de beau temps, sous un soleil d’été brûlant, en cueillant les raisins destinés à la Gran Selezione et à la Riserva.
Le lendemain, le ciel était déjà gris et menaçant : nous avons continué avec la majeure partie des raisins destinés au Chianti Classico, jusqu’à ce que la tempête nous force à arrêter.
Après deux jours de pluie, nous avons dû patienter encore un peu, le temps qu’une journée de soleil et de vent sèche les grappes, avant de reprendre une demi-journée intense pour terminer le Sangiovese, puis le Cabernet.
Nous avons clos la dernière journée de vendange sous la pluie, la boue rendant impossible le passage du tracteur entre les rangs : les caisses ont donc été transportées à la main, dans la fatigue et les éclaboussures. Un vrai sprint final !
Une belle équipe, un grand millésime
Heureusement, nous avions une équipe formidable : près de trente personnes sur les trois jours principaux de récolte. Tous ont tenu bon jusqu’à la fin, trempés et transis mais pleins d’énergie — une belle leçon de courage et de solidarité.
Évidemment, nous ne les avons pas laissés travailler le ventre vide : Daniele s’est surpassé en cuisine, et notre vin a fait le reste.
Aujourd’hui que tout est à l’abri dans la cave, je peux le dire : je suis très satisfait.
Un millésime aux degrés modérés, à l’acidité bien présente et, j’en suis convaincu, promis à une belle élégance et une grande longévité.
Exactement le style que j’aime.
N’oubliez pas de réserver quelques bouteilles de ce millésime 2025 quand il sortira : le Chianti Classico dans deux ans, les autres cuvées dans trois.
Cela en vaudra la peine.